La Commission des comptes de l’agriculture de la nation vient de rendre sa traditionnelle copie. La Coordination Rurale, tient à remettre ces données dans leur contexte.
La hausse des revenus annoncée pour l’agriculture en 2007 masque une situation très préoccupante de l’agriculture française dont la caractéristique majeure est la disparité non seulement entre secteurs mais aussi en leur sein.
C’est le cas notamment des exploitations spécialisées en grandes cultures. Certes les cours des céréales ont été très favorables mais ont connu d’énormes variations qui ont placé les producteurs dans des situations extrêmement différentes selon qu’ils ont vendu leur récolte à 130 € ou à 300 € la tonne…
Ces mêmes écarts ont pu être encore amplifiés par des niveaux de rendements très différents.
Ceux des viticulteurs qui viennent de manifester leurs grandes difficultés reçoivent comme une provocation l’annonce de la hausse statistique de 51% de leur revenu qui comptabilise le stock qu’ils ne parviennent pas à écouler.
Les importations à bas coût continuent de laminer nos secteurs fruitiers et horticoles (respectivement -20% et -50%), concurrencés de manière déloyale alors qu’ils sont déjà malmenés par de difficiles conditions climatiques.
Les productions animales affrontent la hausse des prix des aliments sans pouvoir les répercuter dans leurs prix de vente. Ces difficultés se traduisent par des chutes considérables de revenus : - 38,4% pour les productions hors sol, -32% pour les ovins,- 25% pour les bovins-viande, ces deux dernier secteurs étant également confrontés à la crise sanitaire de la FCO.
Quant à l’amélioration du revenu des producteurs de volailles, elle intervient après une succession de mauvaises années dues à la peste aviaire.
Ce panorama montre bien que l’annonce de l’augmentation de 17% du revenu des agriculteurs ne reflète pas la réalité du terrain, faite d’instabilité et d’hétérogénéité des revenus. Les pouvoirs publics ne doivent pas se satisfaire de ces chiffres qui traduisent l’échec de la PAC.
La présidence française de l‘UE qui débute ce jour doit immédiatement ouvrir le chantier d’une PAC rénovée garantissant des prix stables et raisonnables aux consommateurs et un revenu correct aux agriculteurs.