I - Yahw(/v)isme et émergence du monothéisme
Le monothéisme est un des fondements de la croyance judéo-chrétienne. Le terme de monothéisme est utilisé pour toutes les philosophies attestant la soumission à un Dieu Unique sans associé, c’est pour cela que nous retrouvons cette notion dans la tradition mosaïque (judaïsme), chrétienne et islamique. Le monothéisme est l’antinomie du polythéisme qui lui est la croyance en plusieurs divinités. L’intermédiaire entre le monothéisme et le polythéisme est l’hénothéisme. L’hénothéisme est la croyance en Un Seul Dieu pour un peuple, la croyance d’autrui pouvant être différente de l’hénothéisme du peuple considéré, c’est-à-dire que l’hénothéisme ne contredit pas la croyance d’autrui, mais celui-ci est la croyance en un Dieu particulier.
Les termes cité ci-dessus ne sont pas à confondre avec ceux de monolâtrie et d’idolâtrie, dans la mesure où la monolâtrie est le culte (et non l’attestation de croyance) d’Un Seul Dieu, et l’idolâtrie, le culte des représentations divines.
En Israël, la causalité de l’émergence du monothéisme se développa grâce au Yahw(/v)isme, c’est-à-dire la croyance en l’Unique Yahwéh (ou Yahvé) en partant d’un principe que la notion même de monothéisme a évolué pendant six siècles avant la tradition mosaïque, selon les données archéologiques et historiques. Néanmoins, nous pouvons affirmer, que d’un point de vue de l’étude des textes monothéistes (Torah ché bikhtav, Nouveau Testament, Coran), le monothéisme est considéré comme une notion qui existait bien avant l’essence de l’homme et son émergence dans le mode concret (nous reviendrons plus loin sur cette analyse complexe, voir chapitre II).
La religion antérieure au Yahw(/v)isme et au judaïsme, est la religion des traditions patriarcales (Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob), encore appelée religion du cycle patriarcal.
La religion du cycle patriarcal consiste aux cultes des stèles (massébah) dressées, de l’arbre sacré (ashérah) et de l’instauration d’un autel pour les sacrifices animaux (par exemple le sacrifice du mouton).
Il est important de souligner que le Yahw(/v)isme constitue un monothéisme pur, une monolâtrie et un aniconisme, c’est-à-dire l’existence du caractère aniconique de Yahwéh, où l’aniconisme est la non-représentation (par une statue, un taureau, un veau…) de Yahwéh; il y a un rejet de toute représentation concrète de Yahwéh à l’époque des origines du monothéisme chez les israélites. Nous pouvons donc dire que la religion d’Israël est une religion aniconique. Nous remarquons que la religion des patriarches (Abraham) présentait un aniconisme relatif car les stèles dressées (massébah) existaient à cette époque.
Le trône vide fut un élément de représentation abstraite du Divin durant le cycle patriarcal, ce trône vide relève d’une tradition qui peut être considérée comme aniconique, en effet le vide est la caractérisation idéal de Yahwéh, sachant que le vide dans le monde des hommes constitue la Plénitude dans les autres mondes (cette notion de Vide concret et Plénitude abstraite est très intéressante et mérite une étude plus approfondie, voir chapitre III).
Les analyses historiques et archéologiques montrent que l’essence du monothéisme se localise à l’Est du Sinaï, aujourd’hui l’Est de la Palestine dans la région du Néguev. Il y a plus de 3400 ans, Moise reçoit son enseignement par l’Omnipotence. Un point que je souhaite indiquer : son beau père Jéthro était un prêtre arabe du pays de Madiân, et (même) à cette époque, les arabes étaient considérés comme ennemis par le peuple d’Israël. L’exemple de Moise montre la volonté d’une unification, et l’unification d’une volonté de paix entre les peuples, dans la mesure où Moise a épousé une arabe, fille de prêtre. Son beau père Jéthro était prêtre et croyant, mais les données archéologiques n’ont pas apporté de preuve sur le fait que Jéthro était monothéiste, néanmoins, le Coran apporte la preuve que Jéthro était croyant et croyant en un seul Dieu. De plus, lorsque Moise venait voir son beau père au sanctuaire, il devait retirer ses sandales, d’où l’idée d’une corrélation entre le monothéisme de l’époque et le respect d’un site dédié à Un Seul Dieu. Nous voyons que l’origine du Yahw(/v)isme est corrélé à un culte madiânite, ceci unifiant les peuples de l’époque croyants en Un Seul Dieu, les peuples monothéistes de l’époque étant des arabes du Néguev et les enfants d’Israël.
D’autres prophètes ont confirmé le message de Vérité, comme Elie qui, au mont Carmel, situé entre la Phénicie et Israël a dit «choisissez entre Baal et Yahwéh», où Baal était une divinité phénicienne. Au neuvième et huitième siècle avant Jésus Christ, l’Empire Assyro-araméen vouait un culte des astres, ce culte des astres se développant aussi à Jérusalem.
En -800, l’adoration de l’arbre sacré ashérah revient en Israël, d’où l’intervention des prophètes Amos, Osé et Miché pour rétablir l’aniconisme strict et le monothéisme pur.
En fait, le monothéisme qui s’est établit en Israël est le fruit d’une longue maturation, où la base fut la monolâtrie et la transition monolâtrie-monothéisme, une transition s’étalant sur six siècles, ce qui n’est pas rien, et c’est la l’importance d’une réflexion de la part du lecteur. Tout processus de Maturation est un processus lent, le monothéisme s’est installé très progressivement dans la tête des croyants soumis à l’Omniscience, ceci de génération en génération et non pas d’un coup de baguette magique. Retenez bien la notion de Maturation de l’Esprit comme étant un processus prenant son temps.
« Moi, je suis Yahwéh ton Dieu… Tu n’auras pas d’autres dieux… Tu ne feras pas de représentation sculptée. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas… » (Exode 20,2-4, Deutéronome 5,6-9).
Après le quatrième siècle avant Jésus Christ, le Dieu Suprême est appelé le Très Haut, Seigneur et dans la tradition hélennistique ZEYΣ (ZEUS). Le nom de Yahwéh disparaît progressivement et est remplacé par celui d’Adonaï (Seigneur). Le tétragramme YHWH est ineffable ou imposé comme ineffable, ce tétragramme n’est pas prononcé, les monothéistes n’ont plus le droit de prononcer le mot Yahwéh, ce qui confirme l’idée que le Yahw(/v)isme disparaît, mais Seul Subsiste la Face de la Vérité.
Sous Hérode, l’esplanade du Temple de Jérusalem était le lieu où, une fois par an, le tétragramme YHWH était prononcé par un prêtre, aujourd’hui, cette esplanade n’est plus et, est remplacé par l’esplanade des mosquées.
En -300, nous trouvons des synagogues en Palestine, et aussi en Egypte.
Afin de récapituler sur la chronologie, nous considérons que :
1/ l’époque des patriarches (Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob) s’est déroulé de
-1900 à -1700,
2/ l’époque de Moise se situe au 14e siècle avant Jésus Christ,
3/ les rois Saul, David et Salomon ont régné aux 11e et 10e siècle avant Jésus Christ. Vient ensuite,
4/ l’époque des prophètes Osée et Isaïe au 8e siècle avant Jésus Christ.
5/ Nous situons la réforme de Josias au 7e siècle avant Jésus Christ.
6/ Les missions d’Esdras et de Néhémie se situe au 5e siècle avant Jésus Christ
7/ Jésus fils de Marie (-6 à +29 ou 0 à +33), serviteur de l’Omnipotence va enseigner aux hommes que leurs actes de vie, de piété et de vertu, sont nécessaires et suffisants, pour l’obtention du Salut de leurs âmes concupiscentes.
8/ Et enfin, le sceau des prophètes, le messager Muhammad fils d’Abdallah va mettre un point final à l’enseignement scientifique, et va confirmer tous les messages précédents. Ajoutons que Muhammad est le dernier d’une longue lignée de 25 prophètes d’Adam à Jésus, hommes faisant tous parti de la même famille…
« Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah, et ils en sont les témoins. Ne craignez dons pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants. » (Coran, sourate 5, verset 44, Al-Ma’idah, La Table Servie)
II - Le monothéisme comme étant un principe antérieur à l’essence du discernement et antérieur à l’émergence de l’être dans le monde concret
La réflexion du statut du monothéisme mérite d’être éclaircie : le monothéisme est un principe antérieur à l’essence du discernement attribuée à l’homme par l’Omniscience, et par conséquent avant son émergence dans le monde concret. Le niveau supérieur d’interprétation par rapport au chapitre I est que, premièrement, l’homme est monothéiste par essence, mais pas forcément par existence. En effet, l’homme peut se dire athée, agnostique, polythéiste, appartenant au chamanisme, au brahmanisme, au bouddhisme, à l’hindouisme, au confucianisme, au fétichisme du cargo, au mazdéisme, au shintoïsme, au taoïsme, à l’animisme… Ou bien l’homme peut se définir monothéiste, c’est-à-dire comme appartenant au judaïsme, à la kabbale, au catholicisme, à l’orthodoxie, au protestantisme, à l’église anglicane, à l’église adventiste du 7e jour, à la petite église, à l’église vieille catholique, à l’église vieille catholique mariavite, aux églises orientales non chalcédoniennes, à l’église irvingienne, à l’église néo-apostolique, à l’église vivante (église rénovée), à l’église kimbanguiste, à l’église du christ scientiste, au qwakers, aux témoins de Jéhovah, aux amis de l’homme… Mais aussi à l’Islam, c’est-à-dire au sunnisme, au chiisme, au mouridisme, au soufisme, ismaéliens nizârites, au kharedjisme, à la salafiya, au tabligh, au wahhabisme, au ahmadiyya, aux frères musulmans… Nous constatons une forte diversité… Mais je m’adresse aux hommes : combien existe-t-il de religions, confréries, philosophies si différentes qui, au final parle de la même Puissance ? Une ? Plusieurs ? La Vérité n’est-elle pas source d’unification ? L’union des hommes sous une même bannière n’est-elle pas plus profitable ? N’existe-t-il pas qu’une seule communauté, celle de l’homme ?
L’histoire et l’étude de l’homme montre qu’il existe un ancêtre commun aux 6 milliards d’Homo sapiens sapiens. De cette origine unique de l’homme qui est corrélative à l’essence d’une pensée unique, surgit l’uniformité du rapport de l’homme avec lui-même, étant donné le caractère unique de l’émergence de l’être. Le rapport de l’homme avec lui-même le place dans un état de contemplation, état de contemplation asymptotique de la Vérité. Le fait que l’homme est définit monothéiste par essence, mais pas forcément par existence, s’explique dans la mesure où l’ancêtre commun a été soumis aux stimuli externes qui l’entourent. L’homme se retrouve face à cette soumission qui est mise en adéquation au non contrôle absolue de sa propre existence, et il me semble que c’est cette prise de conscience du non contrôle absolue qui a poussé l’homme à réfléchir sur son état de soumission intrinsèque et extrinsèque. Etant donné que monothéisme signifie soumission à une Omnipotence et une Omniscience, la croyance à Un Dieu Unique suggère un état de soumission à l’Ordre Divin.
Puis est venue un second Homo sapiens sapiens, et c’est la que le conflit entre les hommes commence. L’altérité mène à la divergence, et c’est la divergence qui mène aux conflits d’idées, instaurant un refus d’adhérer aux croyances d’autrui, même si l’essence de l’homme tend vers l’Unique. Et c’est ce qui explique le Non Monothéisme Obligatoire par Existence (NMOE).
En fait les divergences actuelles de croyances résident dans les disparités des hommes tout simplement. L’homme est génétiquement, socialement, physiquement, psychologiquement différent de son prochain, et c’est ce qui explique la division des hommes et parfois les conflits interhumains que nous connaissons tous. Je souhaite que le lecteur prenne conscience qu’il appartient à la même espèce que son prochain. Nous, hommes et femmes sommes à la fois eucaryotes, chordés, mammifères, primates humains, métazoaires… Donc unifiés par nos caractéristiques morpho-fonctionnelles et génétiques, nous ne sommes pas ennemis de l’un ou de l’autre, ennemis par divergence de pensées. Respectons la croyance ou la non croyance d’autrui, c’est l’aspiration de l’homme de bonne volonté.
III - Le vide concret et la Plénitude abstraite
« Ce qui nous entoure n’est que du vide ; l’abstraction mentale, c’est cela la réelle Plénitude. »
Cette citation, que je me suis faîte au cours de ma jeune vie, et que je considère aujourd’hui comme la plus grande des vérités, est ici mise en évidence pour le lecteur afin que celui-ci réfléchisse.
Le vide concret (ViC) est la conséquence de l’activité humaine terrestre, la Plénitude abstraite (PlA) est la pensée qui tend vers l’idée d’une chose, cette chose pouvant être une croyance. Les réseaux neuronaux concrets sont agencés de façon à élaborer une pensée abstraite et illimitée, illimitée selon les limites de la pensée bornée. Mais la pensée humaine en général a-t-elle des limites ? Réfléchissez. L’activité humaine est limitée mais seule sa pensée résonne pour l’éternité, sous l’espèce de l’éternité. Sa pensée peut être diverse, élaborée, désordonnée, mais lorsqu’elle est maîtrisée, elle excelle vers une entité de vérité propre à l’individu qui la crée. Il y a, à la fois plusieurs vérités, Une Vérité et pas de vérités absolues : cette notion de triade de vérités est issue de la tradition d’origine abrahamique et mosaïque. La création… La création de la pensée tire son origine d’un stimulus environnemental ou inconscient. L’inconscient selon Sigmund Freud est l’antichambre de notre ignorance. Le vide concret est matérialisé, cela peut être une maison, de l’argent, une voiture, un avion, une richesse périssable en fait… Qu’est ce que le périssable ? L’activité humaine. Qu’est ce qui ne meurt jamais ? La vectorisation de la pensée et le relais transmis est établit grâce à la transmission de l’information génétique « interHomosapienssapiens ». Existe-t-il une fin de l’homme et auquel cas la Plénitude abstraite serait morte avec lui ? Non, car la fin de l’homme est inéluctable car notre espèce animale tend à disparaître, mais étant donné les caractéristiques intrinsèques de la Plénitude abstraite, qui sont des propriétés infinies et illimitées, la Plénitude abstraite sera toujours Vivante et Omnisciente car l’homme disparaîtra et sera remplacé par une autre espèce biologique. Je n’en sais pas plus que vous lecteurs, mais il est très important que l’homme se prépare mentalement à l’accès à la Plénitude abstraite, car la Seule Vérité de pensée réside dans la Plénitude qui ne se voit pas, ne se touche pas mais qui est présente dans l’Esprit humain, sous l’espèce de l’Eternité.
Lorsque l’homme sert son poing pour frapper, il ne tient que du vide, mais s’il ouvre sa main pour comprendre, il tient en lui tout l’univers.
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
N’avons-nous pas ouvert pour toi ta poitrine ?
Et ne t’avons-Nous pas déchargé du fardeau
qui accablait ton dos ?
Et exalté pour toi ta renommée ?
A côté de la difficulté, est, certes une facilité !
A côté de la difficulté, est, certes une facilité !
Quand tu te libères, donc, lève-toi,
et à ton Seigneur aspire
(Coran, sourate 94, AS-Sarh, l’ouverture)
IV - Les livres : ce qu’il faut savoir
Les livres principaux à considérer sont les livres du Judaïsme, du Christianisme et de l’Islam. Néanmoins, le lecteur pourra compléter son apprentissage intellectuel et spirituel par les ouvrages philosophiques ou par les doctrines d’autres religions. Il est important de concilier savoir monothéiste et la connaissance transmise au fil des siècles par les hommes.
Les livres du Judaïsme à relire, car la transmission de la connaissance a été biaisée, et vu le contexte actuel pitoyable, sont les livres de la Loi écrite (Torah ché bikhtav), c’est-à-dire le Tanakh : ces livres sont composés de la Torah (ou Pentateuque) comprenant le Bereshit, « au commencement », ou la Genèse, le Shemot, « Noms » ou l’Exode, la Vayiqra, « Il a appelé » ou le Lévitique, le Bamidbar, « dans le désert » ou les Nombres, le Devarim, « telles sont les paroles » ou le Deutéronome.
Le Neviim (les Prophètes) est constitué des livres de Josué (Yeoshua), des Juges (Shophtim), de Samuel un et deux (Shemouel), des Rois un et deux (Melakim), du livre d’Isaïe (Iescha’Yahou), du livre de Jérémie (Irmeyahou), du livre d’Ezéchiel (Ihezquel), et du livre des 12 petits prophètes.
Le Ketouvim (les Ecrits ou les Hagiographes) sont constitués des Psaumes ou Louanges (Tehilim), des Proverbes (Mishle), du livre de Job (Lob), du Cantique des Cantiques (Eikha), de Ruth, des Lamentations, de l’Ecclésiaste (Qohelet), d’Esther (Ester), du livre de Daniel, des livres d’Esdras (‘Ezra) et Néhémie (Nechemya), des Chroniques un et deux (Dibre Hayamim).
La Loi orale (Torah ché beal-pé) ou Talmud peut également être un outil de choix pour le bien être de celui qui veut savoir.
Le Nouveau Testament est composé des Evangiles (selon Matthieu, Marc, Luc et Jean), des Actes des Apôtres, des Epitres de Saint Paul, des Epitres catholiques et de l’Apocalypse.
Le Coran est le livre de la transmission du savoir qui n’aura pas de successeur. Ce livre est à lire comme synthèse et analyse des actes prophétiques d’Adam jusqu’à Mohammed (Paix et Salut sur eux).
V - De la philosophie de l’Islam
a) de la Miséricorde optimale
Le premier verset de la première sourate du Saint Coran commence par « Au nom d’Allah, le Tout miséricordieux, le Très miséricordieux », et je me focalise ici sur le principe même de miséricorde. En effet la Miséricorde divine est importante face à la faiblesse des actes de l’être. De par la nature intrinsèque de l’homme, celui-ci a été crée et a émergé sur Terre en étant soumis aux tentations multiples de la vie d’ici bas ; en conséquence, l’homme est sujet à une sorte de dualité antagoniste, à savoir le positif et le négatif. Lorsque l’homme commet un mal quelconque, la seule issue réside dans la miséricorde Divine. Cette Miséricorde est une propriété des plus nobles provenant de l’Omniscience avec la création de l’univers, des systèmes stellaires et de la vie. En arabe, « Tout miséricordieux, Très miséricordieux » s’exprime par deux adjectifs : Rahman et Rahim. Ces deux adjectifs sont tous deux d’une même racine, qui signifie certes Miséricordieux mais le premier adjectif énoncé est plus intense que le second, et cela doit soulever notre attention ; le fait d’imposer un adjectif plus intense en première instance exhorte l’homme à une attention plus accentuée sur la définition même de Miséricorde. Le Tout Puissant indique avec insistance sa Miséricorde car Il connaît les forces et les limites morales de Sa création et surtout les stimuli effrayant qui l’entourent sur Terre. La Miséricorde semble même paraître une coercition pour l’homme, elle lui est imposée par le biais de sa lecture du Coran, mais elle lui est favorable car la vie éphémère de l’homme d’ici bas est la plus complexe des vies animales, car l’homme possède l’atout de la conscience, du raisonnement complexe, et il est doté de l’âme insufflée, caractéristiques de noblesse plaçant Homo sapiens sapiens au sommet de la création. C’est ce langage binaire du bien et du mal si complexe qui rend la Vie et nos vies si intéressantes car, premièrement, l’homme est celui qui se juge et est jugé, donc sa vie obéit à un protocoles de règles préétablies. Ceci présente un danger pour l’homme car le non-respect du protocole peut induire un tourment pour le responsable de l’écart mais également pour l’ensemble de la communauté influencée par cet écart néfaste. Deuxièmement, malgré cette position délicate, l’homme bénéficie de la Miséricorde, elle apparaît avec redondance dans le Livre Sacré et apaise l’âme de sa concupiscence.
b) Les autres Miséricordes
Il existe non pas une, mais plusieurs Miséricordes. La première Miséricorde (Mα) est fonction de la nature de l’existence d’ici bas. Le Tout Puissant a réparti une infime partie de sa Miséricorde pour les êtres vivants comme les procaryotes et les eucaryotes, mais également pour des paramètres abstraits, ou non vivant, comme le temps ou la roche. Ce dernier commentaire est à méditer et je conseille au lecteur de mener une réflexion sur l’éventualité d’une Miséricorde attribuée au temps.
L’homme (et pas seulement le musulman), est soumis au Pardon Divin qui, si celui-ci est attribué, soulève le fardeau qui accable son dos. La notion de Pardon est rationnel et majeur car tout homme de bonne volonté et doté d’un intellect suffisamment élevé aspire à un Pardon quelque soit son degré de « péché », néanmoins, plus le péché est élevé, plus les bonnes actions et la prière se doivent d’être intenses. Il y a bien corrélation en péché, prière et Pardon. La seconde Miséricorde (Mβ) est subjective car concernant l’au-delà. Les Lois Divines ont été crées afin de mettre l’homme à l’épreuve et afin de le tester face aux tentations de ce monde. Sachez que cette démarche n’a rien de «sadique » ou «pas digne d’Un Créateur» comme j’ai pu l’entendre en discutant avec des amis. En effet l’esprit humain n’est pas physiologiquement constitué pour l’aptitude de la compréhension des desseins de la Nature et des Secrets qu’Elle possède. La notion de mise à l’épreuve de l’homme est intéressante et elle explique les deux entités Paradis et enfer, qui sont, à la fois des matérialisations se forgeant dans notre esprit (le feu et les flammes en enfer, les jardins sous lesquels coulent des ruisseaux au Paradis…), et des mondes existants déjà et matérialisés dans une dimension différente de celle dans laquelle nous évoluons. Il y a présence de deux issues dans le Jugement comme il y a présence de deux chemins dans la vie. Cette analyse ne doit pas toucher uniquement les croyants mais tous les hommes. Cette analyse doit toucher l’homme face à sa morale, la croyance en une éthique ou en Un Dieu Unique est importante certes, mais les deux chemins de vie, du bien ou du mal concerne tous les hommes, peu importe son appartenance. Des non croyants en Un Dieu peuvent se comporter de façon remarquable et des « pseudo-croyants » qui se disent pieux, chastes, honnêtes et droits peuvent parfois être des êtres néfastes pour autrui et pour la communauté. Le premier chemin est celui de la droiture de l’esprit et du corps, de l’honnêteté, de la bonté, du respect de soi même et d’autrui et de recherche de Connaissance. Le second chemin est celui de la turpitude, de la perfidie, du goût pour le vice, du mensonge, du non respect de son corps et de son esprit, et du non respect d’autrui, car autrui est autre mais constitue le reflet de la nature de l’homme.
Les autres Miséricordes sont assujetties aux constituants de ce qui existe : de l’atome à la planète, de la cellule à l’organisme intégré, de la roche à la montagne. L’Omniscience réparti sa Miséricorde pour toutes les parcelles de la création en interaction directe ou indirecte avec l’homme. Concernant la Miséricorde attribuée au temps, je fourni un élément au lecteur : le scientifique, de par la nature de son travail, ne doit pas corrélé ses croyances les plus intimes à son travail de recherche de causalité, ce scientifique nous dira que le temps est un paramètre calculé par l’homme grâce à l’étude des planètes et de leurs localisation, ce temps est mathématisé et borné en millénaires, en siècles, en années, en jours, en minutes, en secondes, en picosecondes… L’existence du temps est un fait inéluctable et incontestable et le principe d’irréversibilité de celui-ci a été étudié d’un point de vue philosophique (pour exemple, je recommande au lecteur de lire Jankélévitch). Néanmoins, si nous poussons l’analyse de façon plus approfondie, nous constatons que le temps est un attribut divin qui est logiquement soumis à la Miséricorde. L’homme vit en fonction du temps qui lui est imparti, ce temps peut parfois pousser l’homme à accélérer ses actions, ceci entraînant une précipitation dans les actions, précipitation corrélée au trouble dans l’âme de l’être, ce désordre dans l’âme est également nommé ataraxie selon la nomenclature épicurienne. Le temps aurait une double influence sur l’homme, positive s’il le pousse à raisonner et à prendre patience en vue de ses actions, et négative, s’il le presse et l’oblige dans la précipitation à commettre des erreurs, allant du simple oubli à l’acte illicite. C’est la pression que le temps impose à l’homme qui montre que ce même temps possède une influence non négligeable sur le monde et également sur l’environnement de l’homme. Ce système complexe démontrant le pouvoir du temps sur l’homme implique nécessairement le pouvoir de l’Environnement sur ce dernier. La conséquence étant la soumission de l’homme aux stimuli externes (le temps, l’environnement), notion que j’ai déjà évoqué dans les chapitres précédant.
c) de l’exhortation implicite à l’adoration du divin
La louange est l’éloge que l’homme doit faire au Tout Puissant. La notion « Seigneur de l’univers » indique que la portée et l’influence de la puissance Divine recouvre l’univers dans sa totalité et recouvre également l’ « extra-univers », la connaissance de l’homme étant trop limitée pour concevoir un monde sans limites, c’est pour cela que j’évoque l’éventualité d’une existence externe à l’univers. Ce concept de Puissance recouvrant l’univers paraît difficile à assimiler : comment une Puissance Infinie peut-elle avoir une main mise sur l’Infini ? Je laisse au lecteur le soin de méditer cette question.
Si nous revenons sur l’étendue de la Puissance, le judaïsme évoque Dieu comme étant le Dieu d’Israël pour Israël, ce même Dieu étant destiné à un peuple défini. Dans le christianisme, nous constatons une évolution de pensée, Dieu prend une autre dimension qui ne se cantonne pas à un espace limité géographiquement et ethniquement. La philosophie que dégage l’Islam, par le biais du Coran est encore élargie, où l’Islam est destiné à l’univers dans sa totalité. En réalité le monothéisme a connu une évolution au cours des millénaires, et nous pouvons dire qu’il est divisé en trois stades d’évolution spirituel, le judaïsme avec l’origine et l’émergence de la pensée , le christianisme avec la prise de conscience de l’importance divine, et l’Islam avec la Consécration Spirituelle. Ces trois étapes forment une Unité Spirituelle qui doit donner à l’homme les clefs lui permettant d’ouvrir son Unité intrinsèque afin de s’élever vers Une Vérité qui lui est propre.
L’Omnipotence n’est pas seulement réduite à une dimension terrestre ou humaine, elle recouvre une Création, en d’autres termes Dieu ne se réduit pas à la dimension de l’homme ou de la terre, Il recouvre la Création dans sa totalité. L’Univers est une création plus complexe que celle de l’homme. La louange à l’Omnipotence est une logique inévitable et ineffable, l’homme intelligent ne peut que se prosterner face à la Puissance incommensurable de l’Omniscience ou plus communément appelé : La Nature .