Ils sont de plus en plus nombreux mais en dehors de quelques stars, connaît-on vraiment les blogueurs ? L’étude 2008 du moteur de recherche spécialisé dans les blogs Technorati permet de faire le point sur les profils, les motivations et les revenus - quand ils existent - de ces acharné(e)s du journal en ligne.
Chaque jour, 900 000 billets sont publiés au sein de la blogosphère selon Technorati, un moteur de blog auteur d’une étude annuelle depuis quatre ans. C’est phénoménal mais aujourd’hui, on constate un certain fléchissement : l’édition précédente faisait état d’un flux quotidien de… 1,4 million. Cette baisse d’activité est compensée par une professionnalisation des usages souligne le moteur, qui a indexé 133 millions de blogs depuis six ans et a sondé près de 1300 bloguers de 66 pays pour son édition 2008.
Deux blogs sinon rien
Désormais, il faut compter avec un phénomène qui s’amplifie, le multi-blogging : la moitié des blogeurs expliquent gérer au moins deux sites. Cela s’explique aussi par l’entremêlement de différents types de blogs. Si l’étude de Technorati catégorise la blogosphère entre amateurs, professionnels (ceux qui évoquent des sujets ayant trait à leur métier mais pas dans le cadre de leur entreprise) et porte-paroles d’entreprises, elle montre que ces trois sphères ne sont pas exclusives. Ainsi, les blogueurs amateurs représentent 79% de l’ensemble, les professionnels 46% et les blogueurs « corporate » 12% du total.
Seule une petite minorité dit avoir subi un impact négatif sur ses relations (professionnelles et personnelles). Parmi les impacts positifs sur la vie professionnelle les plus cités, on notera que la plupart tournent autour de la notoriété : être mieux reconnu dans son secteur (54%), utiliser son blog comme une sorte de CV en mouvement (26%), avoir plus de reconnaissance au sein de sa propre entreprise (16%), avoir connu une promotion grâce au blogging (11%). Une petite fraction (4%) explique avoir quitté son emploi pour se consacrer à cette activité à plein temps.
Par ici les bannières de pub
Une autre grande tendance - qui se confirme - concerne les modèles économiques. Pour engranger des euros sur le Net, rien de tel que la publicité. Si 46% des blogonautes interrogés n’affichent pas de pub sur leur site, 28% expliquent utiliser au moins trois techniques différentes. Cette tendance amorcée en 2006 prend de l’ampleur. Ainsi, deux tiers des blogueurs utilisant la pub expliquent avoir recours à la publicité contextuelle (de type Google) et un tiers accumulent des revenus du fait de l’affiliation à d’autres sites. Moins utilisée mais pas négligeable toutefois, la négociation en directe avec un annonceur : un blogueur sur cinq la pratique.
Une hiérarchie dans la… blogarchie
Pour les revenus, coupons court au fantasme du blogueur devenu « riche » en peu de temps, il n’existe pas… ou alors il se cache. A l’évidence, les disparités de revenus sont très fortes au sein de la blogosphère, une conséquence de la grande hétérogénéité des pratiques : le revenu annuel moyen pour un blogueur européen est de 9 000 dollars (6 500 euros) alors que le revenu median, lui, n’atteint que 200 dollars (144 euros). Par contre, on crève le plafond dans le haut du classement avec un gain annuel de 320 000 dollars (230 000 euros) et les meilleurs blogueurs outre-Atlantique totalisent 350 000 dollars de revenus annuels. Une fois n’est pas coutume, la blogosphère européenne fait presque jeu égal avec les Etats-Unis sur ce point. Et le Vieux Continent a même de quoi être fier : le revenu annuel moyen des homologues américains n’est que de… 5 000 dollars (3 600 euros).
Enfin, si on s’intéresse au dessus du panier, soit les 10% des blogueurs de tous les pays ayant les plus grosses rentrées publicitaires, on parvient à un revenu annuel moyen de 19 000 dollars (13 700 euros)… ce qu’on peut difficilement qualifier de salaire de rêve. Et dire que le plus grand des secrets du blogging se résume à une question assez triviale : quel temps êtes-vous prêt à y consacrer ?