L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a demandé mercredi aux 47 Etats membres de favoriser une meilleure intégration des populations immigrées dont la faible participation à la vie politique constitue, selon elle, un défi pour les démocraties.
Dans deux résolutions adoptées à Strasbourg, elle invite les Etats à assouplir les conditions d’acquisition de la nationalité du pays d’accueil en limitant à cinq ans les conditions de durée de résidence et en supprimant les restrictions à la double nationalité.
Elle recommande que “d’autres obligations comme notamment les tests de naturalisation, les tests de langue, les conditions de revenus et de logement, les frais et les serments, ne deviennent pas excessivement lourds”.
“Les exigences relatives aux compétences linguistiques ne doivent pas constituer un obstacle à l’exercice du droit à la vie de famille”, ajoute un amendement adopté à une large majorité.
Ce point constitue une pierre dans le jardin de la France dont la loi sur l’immigration d’octobre 2008 qui conditionne notamment à un test de langue le droit au regroupement familial.
Les parlementaires européens estiment en revanche que les immigrants, et notamment les femmes immigrées, doivent bénéficier dans le pays d’accueil “de cours d’alphabétisation et de langue, de programmes d’éducation civique et d’une formation à l’emploi”.
Ils affirment également qu’il convient de leur accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales et régionales “au bout de cinq ans de résidence ou moins”.
Les parlementaires rappellent que plus de 64,1 millions de migrants vivent en Europe, soit 8,8% de la population selon l’Organisation internationale des migrations, et, pour beaucoup d’entre eux, participent peu à la vie démocratique.