La réforme sur la Constitution a été adoptée en fin d’après-midi à une voix de majorité (539 contre 357 – majorité des 3/5èmes) au congrès de Versailles. Après les pressions, les manœuvres politiques et les marchandages parlementaires, nous avons assisté à un nouveau coup de théâtre. Jack Lang a fait un nouveau pas hors du Parti Socialiste et s’est prononcé en faveur de la réforme constitutionnelle. En votant aux côtés des députés de l’UMP et de la majorité présidentielle, sa voix a été prépondérante dans le basculement des résultats.
L’ancien ministre de François Mitterrand a été immédiatement complimenté par François Fillon le qualifiant de « courageux ». A soixante-huit ans, l’éléphant du Parti Socialiste risque fort bien de se refaire une santé politique au sein de l’UMP aux côtés de son complice Bernard Kouchner.
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a jugé le comportement de Jack Lang de « gravissime » et d’« une trahison de tous nos idéaux ».
M. Ayrault a ensuite déclaré qu’« il y a une rupture qui vient de se produire. Je suis triste pour lui, triste pour tout ce qu’il a fait mais c’est son choix, ce choix de partir sur un chemin tout seul vers d’autres horizons. Quand il se retournera, peut-être qu’il se retrouvera seul ».
Le premier secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande a ajouté qu’« Il a pris une grande responsabilité, c’est à lui de tirer les conclusions de cet affranchissement de la délibération collective » sans pour autant énoncer le mot « sanction ».
De plus, on notera, aussi, des retournements de situations au sein de la droite et de la majorité présidentielle. Le 18 juillet, Charles Pasqua annonçait dans un entretien accordé à France soir, qu’il ne voterait par pour cette « usine à gaz ». Pourtant cet après-midi, l’ancien ministre de l’Intérieur a voté en faveur de la réforme, tout comme son compagnon politique et ancien maire de Nice, Jacques Peyrat.
A l’annonce des résultats, la réaction du leader du Front National ne s’est pas fait attendre. Jean-Marie Le Pen a dénoncé cette « mauvaise réforme qui n’ouvre la voie à aucun progrès de la démocratie (…) ne peut surtout masquer le fait que notre Constitution n’est plus qu’une charte régionale, subordonnée aux institutions du super-Etat européen ».